Je m’appelle Marie Manin et je suis podologue, un metier qui consiste à conseiller les patients sur le chaussage, l'éducation thérapeutique et la prévention.
Il existe différents types de pieds : pied plat, pied plat valgus, pied creux, avant-pied large, triangulaire, pied dit "grec", pied dit "carré", pied dit "égyptien". Les chaussures de sécurité Coverguard testées sont normalement adaptées à toutes les formes de pieds car elles sont dans l’ensemble large avec un bout arrondi.
Il faut tout d'abord faire attention à la rigidité de la tige de la chaussure et à la rigidité de la semelle extérieure pour accompagner correctement le déroulé du pas. Ensuite, il faut choisir en fonction de l'usage : quel besoin de maintien de la cheville ? quel besoin d'amorti ? etc.
Il me semble préférable de changer de chaussures de sécurité une fois par an ou une fois tous les deux ans pour deux raisons:
- l’intérieur de la chaussure risque de perdre ses propriétés antifongiques, antibactériennes. Souvent, le contre fort est abimé et risque de blesser le porteur sur le long terme.
- les matériaux extérieurs aussi vieillissent rapidement et vont perdre aussi leurs propriétés, notamment au niveau de la souplesse.
Si la chaussure est changée tous les deux ans, la semelle de propreté devra impérativement être changée au moins une fois dans l’année.
L’une des premières fonctions de la semelle de propreté est d’apporter du confort. Dans les chaussures de sécurité de Coverguard que j'ai pu tester, elles sont souples, en matériaux synthétiques et traitées antifongiques, antibactériens.
La semelle de propreté peut être changée afin de garder ses propriétés initiales. Le travailleur ayant parfois des appuis spécifiques en fonction de son activité, la semelle sera naturellement abîmée à certains points et qui plus est s’il y a des troubles dans les appuis podaux.
On distingue deux types de risque :
- au niveau cutané : ongle incarné, apparition de cors, kératodermie.
- des risque de podalgie (en partie entésopathie calcanéenne du fait de la rigidité de la semelle), tendinopathie, gonalgie, coxalgie, lombalgie et on peut continuer …
Si la posture du porteur est perturbée par le chaussant, elle peut provoquer de multiples douleurs à différents niveaux.
Pour ma part, la semelle à mémoire de forme est un leurre. Le but du chaussant est d’aider à ériger le patient; or je pense que la semelle à mémoire de forme va dans le sens des défauts d’appuis podaux et donc peut aggraver les déséquilibres posturaux. Elle pourrait être intéressante dans une optique "je repose mon corps quelques temps", mais je déconseillerais un port permanent.
Ensuite, les semelles préformées qui présentent une voûte plantaire ou des éléments de correction (type appui rétro capital) paraissent apporter du maintien, du soutien, mais en réalité tout porteur n’en a pas besoin et elles peuvent aussi perturber la posture du porteur.
Aujourd’hui, nous avons la chance de pouvoir mesurer notre travail grâce à un outil de mesure qu'on appelle la plateforme de stabilométrie. Cette dernière permet de voir les appuis du porteur avec ou sans semelle et de visualiser le centre de gravité. On parle beaucoup dans notre travail de patients "antériorisés" ou non : sont-ils normo-axés par rapport à leur propre posture ?
Il existe aussi le test posturodynamique, qui permet de voir s’il existe des dysfonctions au niveau modal, lombaire, dorsal et cervical.
Enfin l’appui unipodal peut aussi être un bon indicateur visuel car il permet d’observer l’équilibre du porteur et de définir s'il y a une déviation du membre inférieur ou du tronc pour compenser.